"Un peu de tout et jamais trop de tout". Ce proverbe japonais pourrait s'appliquer aux processus de fabrication de MUJI, qui n'ont pas changé depuis sa création.

Si les temps et les habitudes évoluent, MUJI se concentre toujours avant tout sur la sélection des matériaux, l'examen minutieux des processus et la simplification de l'emballage pour créer des produits de qualité sans fioritures.

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Les matériaux utilisés pour la fabrication des produits sont de la plus haute importance pour MUJI, qui recherche dans le monde entier les ressources les plus appropriées. Le critère de sélection le plus important est - et sera toujours - la qualité.

MUJI utilise des matériaux de première qualité, des essences naturelles à faible impact sur l'environnement, des objets mis au rebut pour leur aspect, ou encore des chutes et des déchets provenant de la fabrication d'autres produits. C'est ainsi que MUJI peut obtenir une telle qualité à un prix raisonnable. Par exemple, MUJI recycle les fibres de coton tombées pendant le processus de peignage (ochiwata) pour fabriquer des tissus, utilise du papier recyclé pour les étiquettes, les sacs et les emballages, et récupère les morceaux de bonbons coupés pendant le processus de fabrication afin de les vendre également, puisqu'ils ont exactement le même goût. MUJI choisit également des matières premières durables telles que le coton biologique, le chanvre ou le kapok, ce qui garantit un impact minimal sur l'environnement et les producteurs tout en ajoutant des qualités uniques aux vêtements et à leur fonctionnalité.

Pour atteindre cet équilibre, trois priorités se sont imposées : sélectionner les matériaux, rationaliser les processus et simplifier l'emballage. L'objectif était de revenir à l'attrait intrinsèque d'un objet, un concept étroitement lié à l'esthétique japonaise traditionnelle du su. Signifiant "simple" ou "sans ornement", le su promeut l'idée que la simplicité n'est pas seulement modeste ou frugale, mais qu'elle pourrait être plus attrayante que le luxe. L'ancien président de MUJI, Masaaki Kanai, a résumé cette idée en ces termes : "MUJI propose des objets qui modèrent les excès et font ressentir aux utilisateurs la beauté et la fierté d'une vie simple et modeste.

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Les processus de fabrication sont régulièrement passés au crible. Tout processus qui n'a pas d'impact sur la qualité d'un produit - comme le triage, le calibrage et le polissage - est écarté pour ne conserver que les étapes réellement nécessaires.

En se concentrant sur la qualité réelle, MUJI réduit les déchets et les coûts. Par exemple, le tri par forme et par taille des bonbons, des shiitakes séchés et d'autres en-cas est supprimé. Les normes relatives aux taches sombres et aux coulures de glaçure sur la vaisselle en porcelaine sont en cours de révision afin de réduire l'élimination des produits. Enfin, le processus de blanchiment de la pâte à papier pour les emballages, les étiquettes et les cahiers est supprimé. Ces directives de production, qui permettent d'offrir des produits de qualité à des prix abordables, célèbrent également l'imperfection des choses et la beauté qui en découle.

Selon la philosophie japonaise du wabi-sabi, la grâce et l'harmonie se trouvent dans le déséquilibre et le naturel - plutôt que dans les formats standardisés et l'absence de défauts.

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La simplification de l'emballage est cruciale pour MUJI. L'idée n'est pas d'orner, mais plutôt de mettre en valeur les couleurs et les formes naturelles des produits.

C'est pourquoi ils sont placés dans des emballages simples et uniformes. Fidèle à une philosophie de simplicité, cette approche s'inscrit également dans une politique de préservation des ressources et de réduction des déchets. Ainsi, tous les produits MUJI apparaissent dans les rayons des magasins dans des emballages simples ne comportant que des informations relatives au produit, avec leur étiquette de prix emblématique fabriquée à partir de papier certifié FSC*. Les déchets plastiques étant un enjeu majeur pour l'environnement, l'utilisation du plastique est réduite au maximum pour les emballages, des sacs en papier sont disponibles dans les magasins et l'utilisation de sacs réutilisables est encouragée. Enfin, les vêtements et le linge de maison sont vendus uniquement avec leur étiquette et sans emballage, afin d'éviter le gaspillage de matériaux.

Alors que l'épuisement de la planète pousse l'humanité à adopter un modèle de consommation moins gaspilleur et plus durable, la philosophie de MUJI semble encore plus appropriée.

La vision du design de MUJI n'est pas une question de fioritures, de séduction ou de renouvellement artificiel des collections, mais plutôt une proposition visant à réduire les appétits. Non pas dans un esprit de frustration et de restriction, mais plutôt dans une modération paisible, visant une satisfaction modeste. Masaaki Kanai, face à la société de (sur)consommation des années 80 régie par un tyrannique "Voilà ce que je veux", aspirait à offrir un apaisant "Ceci fera l'affaire". Au Japon, on dit que "le sac à désir n'a pas de fond" - MUJI veut coudre ce fond.

Alors que la plupart des marques proposent voire imposent de remplir nos vies de superflu, MUJI est né pour alléger et simplifier le quotidien. En concevant des produits si ingénieux qu'ils fonctionnent en douceur, sans couture. En répondant à nos désirs et à nos besoins, plutôt qu'en en créant de nouveaux. En nous libérant de la tyrannie du choix, avec des produits qui font ce qu'ils disent et disent ce qu'ils font. En proposant des solutions pragmatiques pour désencombrer nos maisons. En proposant des vêtements qui durent plus longtemps. Et même en soutenant une vision différente du design, où la beauté vient parfois de l'imperfection ou de la simplicité, par opposition à une société qui prône la recherche incessante de la perfection.

Cet état d'esprit trouve son origine dans les concepts japonais de japandi et de wabi-sabi, qui perçoivent l'esthétique dans l'essentiel et l'authenticité. Car l'âme japonaise de MUJI n'est pas que folklorique. Elle vit au cœur même de la marque, et s'infuse subtilement partout à travers des principes applicables par tous : une envie de consommer différemment, un certain souci du détail, une recherche constante de solutions ingénieuses, une joie de trouver la beauté fonctionnelle dans les choses qui nous entourent, et une esthétique de l'harmonie.

MUJI offre une façon plus paisible de vivre le quotidien, en éliminant la charge mentale et le stress grâce à une simplicité bien pensée.

Lorsque la conception élimine les détails inutiles et les éléments sans rapport avec la fonction, un produit est ramené à son essence même. Il n'en est que plus fluide à utiliser et accessible au plus grand nombre. En supprimant ces sources de stress et de pertes de temps inutiles, la vie s'enrichit, se rationalise et se prolonge, ce qui laisse de la place à d'autres activités - ou à la détente. Cette juste distance avec le monde matériel reflète le concept japonais de danshari, qui transforme notre rapport aux biens pour nous rendre la liberté et le sentiment d'épanouissement.

Cette idée se reflète dans tout ce que fait MUJI, dans tous les domaines et au fil des ans, avec plus de 1 000 magasins MUJI dans le monde entier proposant plus de 7 000 articles de papeterie, de voyage, de soins personnels, de rangement et de nettoyage, ainsi que des vêtements, des hôtels, des restaurants et des maisons. C'est également un fil conducteur constant dans les initiatives sociales et les projets environnementaux organisés par la marque. Tout ce que MUJI pense et fait vise à rendre la vie plus riche et plus heureuse. Un équilibre exprimé par les fondateurs avec cette devise : "Bien manger, bien dormir, marcher plus et nettoyer souvent". En combinant la pleine conscience et la créativité, MUJI propose de vivre dans une société plus confortable mais aussi plus durable, en harmonie avec notre environnement. Un monde où la simplicité et la beauté imprègnent le quotidien et régissent tous les aspects de l'existence dans une harmonie paisible.